Tu es mon amour , Seigneur, j'étouffe à le dire.
Et moi, je te trahis, je déserte la lutte.
J'ai horreur que tu comptes sur ma fidélité.
J'ai brisé la beauté dont tu m'avais bâti.
Je ne suis plus que néant
là où tu avais créé un visage.
Je n'ai plus de figure :
je ne me reconnais plus moi-même!
je suis plus que jamais
le mal que je haïssais en moi.
Plus personne en mon coeur
n'est là pour te saluer.
Je souffre de ne pouvoir t'aimer.
Je me rebelle d'être inhabile à te servir.
Pourtant, même si mes lèvres sont closes,
mon coeur te chérit,
et le désir me ravage de te louer toujours
Jean Bastaire